Ecrit par Bernard Maurel

Lors d'un entretien en début d’année avec Christian Carde lorsque j'allais à Cheval Passion, ce grand rendez-vous du cheval à AVIGNON, nous constations notre amitié avec Lucien Grüss, comme avec Magali Delgado et Frédéric Pignon . Ils sont des "gens de spectacle " reconnus, en France et à l'étranger ; et des "gens de chevaux" exceptionnels, et à juste titre considérés comme spécialistes du dressage ...
Leurs chevaux travaillent en liberté ou montés, et toujours comme en se jouant . Ils savent provoquer l'émotion des foules qui les admirent . Les chevaux exécutent des exercices inaccessibles au commun des mortels, sans qu'on voie leur dresseur agir, sans qu'on comprenne toujours comment ils les obtiennent, quel exemple idéal de relation entre l'homme et le cheval !

Bien sûr nous savons tous la somme de temps et de travail qu'il faut pour arriver à ce niveau, et la complicité avec chaque cheval qu'il faut pour arriver à cette aisance ; bien sûr il y a toute la dimension du spectacle, les claquements de chambrière de Lucien, les cavalcades de Frédéric à pied, ... et le sourire de Magali à cheval . Mais cette compétence rare lors de présentations en public s'approche assez de ce qu'on peut appeler, pourquoi pas, un idéal équestre ...

L'autre raison qui fait que Christian Carde et moi les connaissons bien et les apprécions tant c'est qu'ils se sont intéressés à la compétition de dressage . Magali a monté en Grand Prix ... presqu'au pied levé d'abord, puis y a pris goût avant de partir assurer les tournées à succès de CAVALIA en Amérique et en Europe .
Frédéric en a suivi les étapes et appris à connaître l'environnement ; en éthologue exceptionnel qu'il est, il en a apprécié les difficultés ... et les lacunes.
Lucien Grüss a fréquenté les rectangles quand il venait les animer avec ses chevaux de spectacle, et m'avait même fait l'amitié à Vittel de présenter un Grand Prix sur la piste de l'hippodrome avec un de ses chevaux aux mouvements de haute école sortant de l'ordinaire, et de présenter Hopal Fleury à Cheval Passion, il y a quelques années !

Nous leur avons donc demandé pour ce numéro de nous donner leur avis sur les liens entre l' équitation de spectacle et celle de compétition . En effet, si ALLEGE-IDEAL s'intéresse à toutes les équitations, l'action de notre association est clairement ciblée sur le dressage des chevaux et sur l' équitation générale, c'est à dire le travail sur le plat qui est la base de tout .

En ce qui me concerne, je me suis contenté de répondre aux excellentes questions de Annick Huard pour défendre un point de vue simple : il y a des bons et des mauvais partout ! Et selon qu'on s'adresse à des niveaux locaux, régionaux, nationaux ou internationaux, le degré d'exigence et de qualité pour estimer qu'une présentation est bonne ou mauvaise varie du tout au tout . Restent à mon sens deux incontournables : la santé et le respect du cheval d'une part ; la justesse de l'équitation pratiquée d'autre part !

Bien-être animal et qualité de la technique équestre, est-ce que cela ne pourrait pas résumer l'équitation dans la légèreté, et par là même la vocation et les objectifs de notre association ?


Traduction Berit Turner

Dressage as Art or Competition

At the beginning of the year, when I went to Cheval Passion, the great forum for horses in Avignon, I talked with Christian Carde. We discovered that we had mutual friends – Lucien Gruss, Magali Delgado and Frederic Pignon. They are well known equestrian exhibition artists in France and abroad and exceptional horsemen, rightly considered specialists in dressage.

Their horses work either in liberty or under saddle and always seemingly with enjoyment. They know how to excite the crowds who love them. The horses perform movements that ordinary mortals cannot master, apparently without cues from their trainer. One cannot always see what makes the horses execute them. This is an example of the ideal relationship between man and horse!

Of course we know the time and work that has gone into a performance of this caliber and the co-operation and submission required of each horse to achieve such competence. Of course we see the theatrical tricks – the click of the longe whip of Lucien, the teams of horses of Frederic on foot, and the smile of Magali on horseback. This rare mastery during show time comes close to what we might call an equestrian ideal.

Another reason why Christian Carde and I know and value them is that they have been involved with dressage competition. Magali has ridden Grand Prix almost by chance to begin with, later with enthusiastic determination before joining the successful tours of Cavalia in America and Europe.
Frederic went through the levels of dressage and got to know the environment. As the exceptional ethologist that he is, he has recognized the difficulties and the gaps.
Lucien Gruss has appeared in the dressage arenas with his exhibition horses, and even as a favour rode a Grand Prix test on the racetrack at Vittel with one of his exceptional “haute ecole” horses. He also showed Hopal Fleury at Cheval Passion a few years ago!

And so we asked their opinions of the relation between artistic demonstrations and competition. Even if Allege-Ideal concerns itself with all kinds of horse riding, it clearly pays most attention to dressage and equitation in general, that is to say work on the flat, which is the basis for everything.

As for me, I am happy to have answered Annick Huard’s excellent questions in order to express a simple point: there are good and bad horsemen everywhere! Depending on whether you consider local, regional, national or international levels, the expectation and quality of a good or bad performance vary accordingly. There are two incontrovertible facts: the health of and respect for the horse on one hand; on the other, the correctness of equitation shown.

Could not the wellbeing of the animal and the quality of equitation sum up “riding in lightness”, and hence the vocation and goals of Allege-Ideal?